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Art et Bible - Page 15

  • EVE

    Je reprends la publication mensuelle des interventions faites dans le cadre du Groupe biblique de l'ERF de Fontainebleau, sous la direction d'Odile Roman-Lombard, pasteure. Le thème de cette année : Des Femmes de la Bible, nous commençons par

    EVE

    Le texte de la Genèse ch.2 v. 18-25 et ch. 3 1-23, met en scène une femme, dont le nom Eve= la Vivante n'est donné qu'au v.20 du ch.3, sa création, sa relation avec Adam, celle avec le serpent (disons la Tentation), la consommation d'un fruit défendu, son expulsion du jardin d'Eden et les conditions de sa vie ultérieure. La naissance des enfants, Caïn, puis Abel et enfin Seth n'est dite qu'au ch. 4 , v. 2 puis 25.

    La peinture a énormément représenté Adam et Eve, surtout la scène dite de la "chute" ou du "péché originel", termes qui ne sont pas du tout bibliques, mais datent de la pensée de St Augustin au Vème s. Ces notions et leurs représentations sont un donné majeur de notre culture, qui a vite assimilée "la faute originelle" au sexe. 

    Nous allons partir de cette donnée et montrer que les peintres créent des images où la psychologie d'Eve, est assez variée.

    QUEL RELATION ENTRE EVE ET ADAM ?

    vl The_Fall_of_Man-1616-Hendrik_Goltzius.jpg

     Oeuvre de Hendrik GOLTZIUS 1558-1617, graveur et peintre protestant de Haarlem. Ce tableau "La chute de l'homme" date de 1617, donc juste avant sa mort, il est conservé à la National Gallery de Washington.

    C'est une scène de séduction amoureuse : échanges des regards, qui reprennent le verset 18 de la Genèse"Je vais lui faire un vis à vis "dit Dieu
                       de séduction sexuelle : caresse, pose couchée (la même que le peintre utilise pour les filles de Loth)

    Eve s'offre et offre une pomme qui devient le centre du tableau :
               la forme des corps, en partant des pieds pour aller aux têtes, est celle d'une corne d'abondance, signe de plaisir et de fécondité, la pomme est au sommet.
               la pomme est à la base du triangle contruit avec l'échange des regards, un enjeu
               le tronc de l'arbre, la pomme, le bras d'Eve forment une verticale qui arrive au sexe d'Adam, façon de désigner l'objet de la convoitise.

    Ainsi Eve est active, elle prend les initiatives pour réaliser son désir, alors qu'Adam est assez passif, cela renvoie au titre de l'oeuvre : chute de l'homme, "man" en hollandais, au sens de mâle. C'est bien Eve la séductrice qui va entraîner le pauvre homme-mâle vers sa perte.

    Les autres éléments vont dans le même sens : la pomme (la bible parle du fruit) est un symbole sexuel féminin, le serpent a une tête de femme car la femme est séduite par son double, quant à la plante qui cache le sexe d'Adam, on peut y reconnaître du lierre terrestre, c'est une plante proche des menthes, qui relève le goût , utilisé pour la bière avant le houblon. On peut aussi rapprocher cette plante du vrai lierre, qui est associé à Dionysos.

    Quant aux animaux: le chat n'est pas le diable, il n'est pas noir, mais plutôt une image féminine, un animal ambiguë doux et sentimental, sournois et hypocrite, il semble attendre la fin de l'action; de même pour le couple chèvre-bouc qui regarde Adam et Eve. Une fois l'acte consommé, ils pourront eux aussi... la conséquence du péché humain ayant traditionnellement des conséquences pour toute la nature.

    Donc une vision traditionnelle de la relation entre Eve et Adam, relation qui n'a d'ailleurs rien à voir avec le texte du mythe biblique.

     

    Mais il existe d'autres types de relation :

    1 Durer.jpg

     Ici Dûrer 1471-1528 met Adam et Eve à égalité, ils sont symétriques, représentés de la même façon et tous deux ont une pomme, ce qui est assez rare. Eve discute avec son époux, la relation est tout autre.

     

     

     

     

     

     

     

    3  Dominiquin_-réprimandant-Adam-et-Eve.jpg

     

     

    Domenico Zampieri dit le Dominiquin 1581-1641, représente le v. 12 où Eve est accusée par Adam, rejetée, elle ne trouve comme défense que de faire reporter la faute sur le serpent.

     

     

     

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    Ce peintre inconnu de la fin du 1-ème s. représente une jolie scène familiale, où Eve, la mère bien occupée, semble se plaindre auprès d'Adam , fatigué par une dure journée de travail à la houe. Relation cocasse et réaliste

     

     

     

     

     

     

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                                     5 Franz-Von-Stuck-adam-and-Eve.jpg

    Retour à la scène de tentation, par l'Anglais Burne Jones (1833-1898) à gauche et par l'Allemand von Stuck (1863-1928)

    Différence entre la solidarité et l'action maléfique ?

     

    EVE SEDUITE


     4 WILLIAM_BLAKE_temptation_of_eve.jpgpour William Blake 1757-1827 moreau.jpg par le serpent -démon qui la force, elle est victime

     

     pour Gustave Moreau (1826-1898) par la beauté environnante et la voix intérieure qui lui parle, la séductrice est séduite

     

     

     

     

     

    EVE CHASSEE de L'EDEN

    Curradi xpulsion.jpgUne femme résignée delacroix.JPGpour Francesco Curradi 1570-1661

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une femme suppliante pour Eugène Delacroix

    George_Frederic_Watts_courte.jpg

     

    Une femme désepérée
    pour Frederic Watts (1817-1904) michelange.jpg

     

    Une femme récriminante , une sorcière
    pour Michel Ange

     

     

     

     

     

     

    ET DIEU CREA LA FEMME

    Cette représentation suit 4 modèles:1 Bertram 14 Hambourg.JPG

     

    A partir d'une côte, pour cette miniature de Maître Bertram d'Hambourg au 14ème s.

    c'est assez rare de la voir si réaliste, à noter aussi que ni Eve ni Adam n'ont de nombril, ce qui marque bien que ce sont des êtres créés et non nés

     

     

     


    2   Ad Eve fresque les Salles.JPG

     

    Sur cette fresque du 12ème à Salles-Lavauguyon en Limousin

     

    Eve est créée non à partir d'une côte, mais à partir d'un côté d'Adam, sens que l'on donne aujourd'hui volontiers au mot hébreu qui a les 2 sens. Donc une interprétation ancienne, qui renvoie à une compréhension d'adam (= le terreux, le glaiseux) comme hermaphrodite, avant qu'il ne dedevienne ish et isha (homme et femme)

     

     

    4 -Palerme--Normanni--chapelle-palatine--creation-d-Eve.JPGDans la chapelle palatine de Palerme, cette mosaîque du 11ème s. montre Eve qui se lève d'Adam, cette représentation est sans doute la plus répandue

     

     

     

     


    5 Orvieto - Creation of Eve.jpg

     

    Enfin dans la cathédrale d'Orvieto, on trouve une dernière représentation, Eve se dresse derrière Adam endormi, elle est créé à partir d'Adam mais semble plus indépendante.

     

     

     

     

    Personnellement c'est la 2de représentation que je trouve la plus éclairante et la moins mysogine.

     

    Terminons par une Eve douloureuse, la mère qui découvre le cadavre d'Abel tué par son frère, selon W.Blake

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  • LE BUISSON ARDENT

    Dieu parle à Moïse , Comment rendre la voix de Dieu par l'image ?

     

    LE BUISSON DE L'INCARNATION

     

    NicolaS Frroment peint ce retable en 1475 pour le retable de la cathédrale d'Aix en Provence. Pourquoi la Vierge à l'enfant est elle au centre du buisson qui brûle devant Moïse ?

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    Parce que la voix de Dieu du livre de l'Exode est attribuée au Verbe de Dieu, et qu'elle donc inséparable de son Incarnation. En Marie Dieu s'incarne, il se fait proche tout en demeurant transcendant, comme la flamme qui ne peut être saisie (transcendance) tout en enveloppant le spectateur de sa chaleur (proximité)

    Mais le buisson qui brûle sans se consumer c'est aussi l'image de la virginité de Marie.

     

    Cette représentation du Buisson ardent est assez rare en Occident, elle vient directement des icônes de l'Orient . (voir album) Celles de Russie sont assez complexes et le buisson devient une sorte d'étoile avec les anges et les évangélistes, rejetant Moïse sur les bords.

     

    LE BUISSON DU DIEU du CIEL

     

    Les Juifs du 3ème s. à Doura Europos (Syrie) représentent Dieu par une main qui sort du ciel, cette image est reprise en Orient mais aussi en Occident à Ravenne, et même dans la cathédrale d'Amiens au 12ème s.

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    LE BUISSON DU CHRIST

    Mais si c'est le Verbe qui parle à travers le buisson, pourquoi ne pas le représenter sous la forme de « Jésus qui est l'image du Dieu invisible » Paul Col. 1, 15

    Cette image est traditionnelle entre le 12 ème et le 15ème s. il faut alors voir si le Christ est dans ou hors du buisson et voir si Moïse est appelé, détourné, s'il obéit à l'ordre de se déchausser ou s'il parle avec Dieu (au Moyen Age le signe de la parole est traduit par des gestes des mains et des doigts et non par la bouche)

    9 A2533.jpg10 mmw_10b21_022v_min.jpg16 vitre_roman_allemagne_1100.jpg

     

     

     

     

     

     

     LE BUISSON DU PERE

     

    Pourquoi le Christ est il remplacé par le Père au 15ème s. ? Pourquoi n'y a t-il jamais d'image trinitaire ?

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    22 IRHT_053810-p.jpg26 MOSES AND BURNING BUSCH flandres Horenbout.jpg

     

     

     

     

     

     

    Le Père prend alors la forme de l'Ancien des Derniers jours du livre de Daniel 1, 14 « sa tête avec ses cheveux blancs, est comme de la laine blanche ou de la neige, ses yeux comme une flamme ardente », vieillard biblique qui prend parfois une allure plus jupitérienne. A noter que Moïse perd sa familiarité et qu'il se met de plus en plus à genoux, qu'il se cache le visage, d'interlocuteur, il devient adorateur muet.

     

     

    LE TETRAGRAMME

    Face à un tel anthropomorphisme, la réaction lors de la crise spirituelle du 16ème s. est nette, puisque Dieu parle , il faut chasser l'image humaine et remplacer la voix par l'écrit. Dès 1529 les 4 lettres sont placées dans le triangle évoquant la Trinité, les protestants choisissent cette représentation (ci-dessois, gravure de Merian pour la bilbe de Luther) mais le concile de Trente la favorise aussi et le Tétragramme se retrouve donc das les temples calviniens comme dans les églises baroques (ci dessous à Versailles), il devient populaire sur les images d'Epinal

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    39 merian_buisson.jpg44 epinal.jpeg

     

     

     

     

     

     

     

     

    LE BUISSON EN FEU TOUT SIMPLEMENT

    La simple représentation du feu, sans aucune allusion à la voix de Dieu, se trouve un peu partout mais domine très largement à l'époque plus moderne.

    51 HAGGADAH buisson.jpg52  FETI MOSES BEFORE THE BURNING BUSH.jpg53 Scheits.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      On la trouve dans les Haggadah, qui sont des représentations juives du Moyen Age, on la trouve en orient par exemple sur une mosaïque de Chypre, en occident à l'époque classique chez les catholiques (Feti) et chez les protestants (Scheits), à l'époque contemporaine chez Chagall, Dali et chez un Indien, Paul Koli qui entoure le feu d'empreintes comme dans les tanka boudhiques qui sont signe de présence/absence de saints personnages. Le feu, la lumière restent des images divines parlantes pour beaucoup.

     

    58  CHAGALL 1960 66 LE BUISSON ARDENT.jpg

     56 DALI 16 A FLAME OF FIRE OF MIDST A BUSH.JPG.jpg57 paul Koli_Inde.JPG

     

  • LA CONVERSION DE PAUL

       Dans les Actes des apôtres le récit de la conversion de Paul est raconté trois fois, la première au ch. 9, 1-19, est un récit indirect, la seconde au ch. 22, 3-21, se présente comme le récit direct de Paul devant les Juifs, et la troisième au ch.26, 9-18, est aussi un récit à la première personne mais adressé au roi Agrippa et aux autorités romaines.  Les différences entre ces trois textes concernent surtout la place des compagnons et le rôle relatif de la vue (la lumière) et du son (la voix). Mais les paroles du Seigneur Jésus sont partout les mêmes et il n'est fait aucune mention de sa reconnaissance visuelle. Quant au cheval très souvent représenté, il n'en est fait aucune mention (la tradition se fonde sur la supposition que Paul ayant été décapité, il était chevalier romain)

     

    LA THEOPHANIE

     

     1-flemalle-copie-1.jpg

     

     

    Tableau de Bertholet FLEMAL(LE) (1614 1675) du Musée des Augustins de Toulouse mais provient de la cathédrale de Liège, où il sera présent cet été 2011. 

     

    Toile immense 463 x 266 qui était au maître autel de la cathédrale St Paul, elle date de 1660

     

    La lumière est mise paradoxalement en valeur par l'obscurité qui est autour des acteurs. 

    Deux registres occupent la toile à égalité, le ciel avec le Christ qui avance vers nous, et les soldats qui vont en tout sens mais s'enfuient vers l'arrière. 

    Jésus est celui de la résurrection entouré d'anges, de  lumière et de sons. Une théophanie classique.

    Paul est assis, les yeux clos, aveuglé mais il écoute calmement, comme en  extase (allusion au verset 22, 17)

     

     

     

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    Jacopo TINTORET  1518-1594 toile de 152x236 cm  datée de 1545  

    National Gallery de  Washington  


    Après le coup de tonnerre divin sur la route de Damas, tout est désordre et tumulte, les chevaux se cabrent et tombent, les cavaliers sont désarçonnés, les fantassins s’enfuient. Paul renversé par la puissance divine, les bras en croix, est comme suspendu en l’air au dessus d’un rocher, il a perdu l’équilibre, il est prêt à basculer dans une nouvelle foi, une nouvelle vie. A noter la petite taille du Christ et sa position marginale

     

    3-william_blake_the_conversion_of_saul_print.jpg

       

    William BLAKE 1757 1827

    1800 petite estampe 23x30 coll.privée

     

    Libre représentation d'un Paul dont le cheval s'affaisse, les yeux bien ouverts, la lumière enveloppe ensemble le Christ et Paul, le mouvement créé par le Christ est orienté vers la mission (cf. le ch. 26 où la vision et l'envoi en mission sont concomitants)

      

    2 Le REALISME 

      4-caravage_paul_balbi.jpg

      LE CARAVAGE a représenté deux fois la scène , cette 1èreversion date de  1600, c'est une huile sur bois de cyprès, 237 x 189 cm, Rome, Collection Odescalchi Balbi

     

    Une mise en scène de mouvements suspendus.Version très dramatique de l’épisode, choix du moment de rupture, qui  est rendu par l’attitude du cheval, qui se cabre, la branche qui se casse, le Christ qui descend.... Mais ces mouvements sont sur des plans très rapprochés , il n'y a aucune profondeur.

    Paul se protège le visage des deux mains... Geste de frayeur, devant l'apparition du Christ , est-il sur la défensive, ou geste réflexe de l'homme qui sent sa vue lui manquer ? Son corps paraît souffrant, pourquoi son torse est-il nu ? il est désarmé, son épée est au sol.

    Le soldat protège Paul, contre quelqu'un qu'il ne voit pas.  Mais surtout il fait le geste de tuer le Christ,  c'est un homme de Damas (arme et costume oriental), un persécuteur des chrétiens donc du Christ. 

     

    Le Christ:  plonge vers Paul, avec un ange comme dans les théophanies mais ce n'est plus le ressuscité, c'est le Jésus d'avant la Passion, il a une ombre, et la lumière n'émane même pas de lui. C'est cette représentation qui explique le refus du tableau par son commanditaire,   Tiberio Cerasi, Trésorier-général du pape Urbain VIII.

       

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    La 2de version mesure  230 x 175 cm et se trouve à l'église Santa Maria del Popolo, Rome).  

    Toujours des plans ramassés sans aucune profondeur, on croit que le sabot menace  le visage de Paul, alors qu'il en est assez loin.

      Cette fois le Christ est absent, comment peut on reconnaître cette scène de la conversion de Paul ? c'est la représentation d'une scène profane, Dieu se trouve dans la lumière qui tombe à la verticale mais plus sur le cheval que sur Paul. Le clair obscur a une signification symbolique : le monde terrestre est plongé dans l’obscurité, et l’intrusion divine se signale par la lumière, le clair-obscur permet au Caravage de mettre en scène la grâce, le Christ vient briser le monde d’ici-bas mais il est invisible à ceux qui n'ont pas la foi.

    Saul se présente de trois-quarts arrière  : sa tête effleure le bord inférieur du cadre et nous ne sommes plus mis à l’écart.

      Il ouvre ses bras et reçoit cette fois la grâce qui s'offre. Sa posture exprime le désarroi mais ses mains font le geste des orants,  ses bras sont levés vers le ciel en un angle large, comme s'il voulait attirer à lui tout le monde et l'embrasser. Il est heureux et profite de ce moment qui dure.

    Car nous ne sommes plus dans un contexte d'un moment dramatique mais dans celui d'une durée, il y a eu   la chute, la vision, le temps de desseller le cheval qui est conduit vers l'écurie. Le cheval n'abaisse pas son sabot, il le lève, le serviteur médite, Paul est vit une expérience spirituelle exceptionnelle, et nous sommes invités à le suivre.

     

     

    3 LE SYMBOLISME

     

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    LA CONVERSION DE PAUL Tableau de Francesco Mazzola dit le Parmesan (1503-1540)

     

    huile de 1527 qui mesure 177x128cm et se trouve au Kunsthistorische museum de Vienne.

    Le Christ est absent, Paul  entend mais ne voit rien

    Le Cheval occupe la place centrale. Ce cheval blanc est signe de triomphe surtout quand il estcabré. Triomphe antique, papal mais aussi celui de l'apocalypse = triomphe et puissance

    La peau de panthère qui le couvre est signe de noblesse mais c'est surtout la peau d'un animal assimilé au Christ (selon le Physiologos qui est un bestiaire chrétien de l'antiquité qui a eu une influence considérable au Moyen Âge). La panthère exhale un bon parfum qui séduit tous les animaux sauf le serpent qui fuit et le dragon qui se fige; 

    quand elle revient dans sa caverne , elle dort et ne se réveille que le 3ème jour; sa peau tachetée évoque les vertus du Christ : compassion, foi, paix, pureté... 

    donc ce cheval est l' image du Christ victorieux, séducteur et conquérant

      Position de Paul : il ne voit rien mais n'est pas aveuglé, il doit ouvrir les yeux, mais  à quoi ? à l' Evangile et aux nouveaux chrétiens cf. ch. 26

    il essaie de se relever pour se tenir prêt pour la mission. Il se lève comme l'Adam de Michel Ange, c'est une création. Ses bras sont en croix il imite le Christ. Il se relève comme Christ du tombeau, c'est une resurrection.

    Paul se fait le témoin de la mort et de la Résurrection

     

     Les compagnons  sont absents, le peintre isole Paul dans un baptême de lumière, il le montre recevant une révélation intérieure. Il exalte  la puissance de la grâce individuelle et le pouvoir d'une conversion radicale. Cela peut être vu comme une position luthérienne ou plutôt celle des « spirituels » de la grande Eglise dans ces années 1520-1530, le commanditaire, un professeur de médecine de l'université de Bologne en fait partie. 

  • LES DISCIPLES D'EMMAUS

     

    Queiques remarques

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    La scène correspond à l'évangile selon Luc ch. 24, versets 13 à 15 et 28 à 35

    Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas....

    Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l’un à l’autre : « Notre coeur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? » A l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « C’est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » A leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment ils l’avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

    Lla traduction iconographique de la reconnaissance du Christ ressuscité par  les disciples prend la forme de REGARDER opposer à voir VOIR c'est à dire reconnaître.

                La  relation à la dernière Cène et à l'eucharistie est imortante, elle se traduit par les gestes du Christ,  bénir, rompre, élever,tendre le pain  et par son regard, les yeux levés au ciel s'imposent souvent dans un contexte de  sacerdotalisation. Mais les représentations sont très variées, de la communion eucharistique à la scène de genre.

                 Les disciples sont traditionnellement vus comme des pèlerins, d'où des signes distinctifs souvent liés au pélerinage de St Jacques

     

    Jésus se donne à voir, comment identifier le Christ ?  

     

    1-caravageNGallery_1601.jpg

      LE CARAVAGE

    Cette oeuvre éxécutée à Rome en 1601, Huile et oeuf sur toile 141 x 196.2 cm.
    Londres, National Gallery

     

    XR au visage et à l'âge non conventionnel, « Mc 16,12 « il se manifeste sous une forme différente »
    Il est seulement ambigu. La mollesse des traits le situe hors de la distinction masculin-féminin qui nous est si chère, plutôt dans l'idée de l'androgénie divine. L'absence de la barbe traditionnelle, jointe à des bajoues, le met hors de la distinction entre vieillesse et jeunesse, sans lui donner le caractère que nous attribuons généralement au jeune homme, l'énergie vitale. Christ ambigu et, pour des chrétiens habitués à un certaine image du Sauveur, à des signes d'identification, c'est un Christ non reconnaissable.
    Une représentation qui a choqué ou ému ses contemporains, troublés par cette proximité du divin et de l'humain.

      Le Caravage choisit le moment où tout bascule

    La stupéfaction se lit sur les visages et dans les attitudes des pèlerins et de l'aubergiste, venu les rejoindre. Sous l'effet de la surprise, l'un des disciples empoigne son fauteuil, l'autre écarte les bras, le réalisme est tellement saisissant que le spectateur a l'impression de participer à la scène.

    Quelle reconnaissance ? Le cabaretier, lui, fixe Jésus et ne voit rien d'autre qu'un hôte de passage

    L'ombre de l'aubergiste est sur le mur, juste  derrière le Christ , comme s'il prenant les ombres sur lui, signe de rédemption ?  

     La Cène eucharistique est associée à la croix des bras du disciple de droite, par l’intermédiaire d’un raccourci accusé, le Caravage parvient à relier plastiquement la Crucifixion et la Cène à Emmaüs.

     

    Reconnaître le ressuscité est plus facile chez d'autres

    Ce tableau de Cavarozzi 1590 1625 est une copie du Caravage pour les poses, mais il choisit un Christ sortant du tombeau   1 D cavarozzi

     

     

    Celui de Girardet 1853-1907 crée une lumière divine

     

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    Mais chez Zurbaran 1598 1664 le Christ est un pèlerin comme les autres, seuls les yeux de la foi le reconnaissent

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     Le regard de la foi 

     

     

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    REMBRANDT 

     Jésus à Emmaus 1628 Jacquemart André

     OEuvre de jeunesse avec mouvements et clair obscur

    C’est une révélation, un moment où la vérité éclate. Cela se montre par la stupeur des pélerins, leurs yeux écarquillés, leurs poses à la renverse, leurs mains levées en incrédulité ou en défense contre ce mystère;
    l’agitation de la scène y contribue, verre vacillant, couteau basculant, chaise renversée. Ici, un seul des pélerins est vraiment dans la scène,  en pleine lumière, tout effaré.
    Où est l’autre ? En regardant bien, on le voit, déjà touché par la grâce, agenouillé aux pieds de Jésus, perdu dans l’ombre.

    La lumière vient de derrière le Christ, qui n’apparaît presque qu’en silhouette; le mur en devient éclairant, comme une explosion. Et il y a cet étrange nuage blanc mousseux dans l’angle derrière le bras gauche du pélerin, inexplicable.


    Rembrandt_Pelerins_Avant.jpg             Rembrandt_Pelerins_Apres.jpg

      Le Christ se révélant aux pèlerins d'Emmaüs 1648 huile sur bois 68x65 Musée du Louvre

    Cette oruvre vient d'être retaurée, à gauche avant restauration, à droite après restauration

     

    Une scène qui s'inscrit dans un espace clos mais vaste, ouverture vers le ciel.

     C'est le tout début du repas, la table est vide. Il rompt le pain…une clarté irréelle nimbe son visage, tandis que sur la gauche, une lumière tombant d’une fenêtre invisible éclaire sur la table la nappe blanche qui rappelle le suaire, le linceul de Jésus crucifié, retrouvé posé au troisième jour près du tombeau vide…

     

      Le Christ est éclairé mais rayonne, il partage le pain sur nappe d'autel Sa figure livide, douloureuse, d’un réalisme poignant, rappelle qu’il vient de triompher de souffrances inexprimables et de la mort, évoquée par certains détails symboliques comme le verre vide retourné à sa droite, et  le crâne brisé d’un agneau, symbole de la mort de « l’Agneau de Dieu », présenté sur le plat à sa gauche.

     Les disciples sont opposés : à Droite, la surprise, l'incrédulité encore qui se manifeste par tout le corps

    à Gauche, la reconnaissance par le foi, il se met en prière. Au fond le serviteur, regarde et ne voit rien. 

      La réalité est cachée à celui qui n'a pas la foi, lecture protestante ?

    Le contraste entre l’évanescence de l’auréole sur l’ombre verdâtre de la niche du fond  et la lumière naturelle qui s’attarde sur les visages, les objets, creusant un clair-obscur avec les tonalités dominantes d’un brun sombre, crée cet instant indéfinissable, et comme suspendu, où la scène représentée va basculer de l’humain au divin.

       Les disciples

     

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     VELASQUEZ  Repas à Emmaus MET New York (123.2 x 132.7 cm) Huile sur toile 1622


      On retrouve le Caravage avec sa rhétorique théâtrale, les  bras écartés et la lumière crue

     

     Que regardent les personnages ? 

    Les disciples ne regardent pas Jésus , l'écoutent ils ? A t il disparu ?

    Dans leurs  yeux le contact avec la transcendance ne s’avère pas immédiat.  

     Les personnages posent une question  douloureuse  en cherchant des réponses au fond d’eux-mêmes.

     Le Christ est résolument décentré, avec une lumière de face, un  visage en mi pénombre, une légère auréole

    Les disciples sont des figures populaires selon sacralisation du quotidien


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      La Mulâtresse National Gallery de Dublin 1616-19

    Tableau nettoyé en 1933 laisse voir disciples Emmaus, il a été coupé et on a supprimé un disciple et un fourneau (connu par la description d'un contemporain)

      Le sujet est rejeté à arrière plan, on retrouve la sacralisation du quotidien. 

    Les disciples ont été aveuglés, ils sont devenus insensible au divin, à cause de l'amour des biens terrestres

    le spectateur peut s'identifier à cette conversion des disciples et retrouver Dieu dans le quotidien, selon le mot de Thérèse d'Avila  « Dieu est aussi présent parmi les casseroles »

    Faut il aller jusqu'à econnaître Dieu à travers ce « sujet fort ridicule et drôle », une servante, une esclave?  

     

    Rencontrer Dieu dans le quotidien ou Comment incarner cette scène : ?

     

      En la situant dans la vie quotidienne des hommes ?  mais s'ils regardent , voient-ils ?

                                                                                                                Jordaens 1593 1678  

                     10-Jacob-JORDAENS.jpg

     

    En mélangeant scène profane et allusion religieuse, en sacralisant le quotidien frères Le Nain + 1648 Louis ou Antoine Le Nain Repas de paysans 1642 97x122 Louvre


    12-les-freres-LE-NAIN----.-1645.jpg   13 Louis Le Nain 001

     

      En actualisant les participants Augustin Lhermitte 1844 1925

    11-lhermitte1892.jpg

     

      En mèlant le sacré et le profane (bouteille de vin)  chez  Arcabas né 1926 

     

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  • NOLI ME TANGERE Jn 20, 11-18

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    CONTEXTE

     

    Noli me tangere ce titre qui signifie Ne me touche pas est la traduction de la Vulgate du verset de l'évangile selon Jean au chapitre 20. Aujourd(hui certaines bibles traduisent le verset par Ne me retiens pas voir le texte à la fin de la page

     

    Une remarque préalable, cet évangile met en scène Marie de Magdala qui est aussi désignée en Luc, lorsque Jésus la guérit de 7 démons, mais au cours des siècles elle est devenue Marie Madeleine qui réunit sous son nom au moins trois ou quatre femmes des évangiles : Marie de Magdala, Marie de Béthanie, Marie sœur de Lazare et de Marthe, et la pécheresse de Simon. Cette synthèse est due au pape Grégoire le Grand et n'a été remise en question qu'au XVI ème s. mais est restée très populaire jusqu'à nos jours. Pour les peintres Marie Madeleine est donc au moment de cette scène, une personne qui a été possédée par des démons, une pécheresse qui a touché Jésus et embrassé ses pieds, une contemplative opposée à sa sœur Marthe, mais elle porte aussi en elle toutes les légendes postérieures qui feront d'elle la grande repentie des Baux de Provence. Elle est l'ancienne pécheresse et la future pénitente, et la dimension amoureuse de la relation est au centre du thème iconographique.

     

    Trois types de relation peuvent être mises en évidence

     

    Ce tableau de Fra Bartolomeo (1472-1517) de petites dimensions : 48 cm x 57 cm est au Musée du Louvre (Achat pour Louis XII en 1506)

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    Le contexte utilise les éléments traditionnels de la résurrection : vase d'onguent, tombeau, anges, bannière, auréoles, plaies du Christ, instrument du jardinier. En arrière plan le peintre représente la résurrection avec sortie du tombeau et soldats renversés selon Mt 28, 3 et 4

     

    Marie Madeleine jette ses bras vers Christ, il la maintient à distance et cela fait obstacle à tout sentiment d'intimité.

    Les jeux de mains sont remarquables : approche et désignation de l’autre, prière et bénédiction...

    Jésus touche le front de Marie Madeleine, ceci en relation avec la légende des reliques de St Maximin (en 1279 on trouve sur le crâne de cette récente relique, un reste de chair que le Christ aurait touché, et qui serait resté comme un point de vie ).

     

    L'axe vertical avec vase de parfums et jeu de mains, est un rappel de la mort qui a séparé, et de la nouvelle relation.

    L'horizontale des verts crée un lien de vie entre les 2 personnages, tandis que la diagonale des rouges rappelle la passion au deux sens du terme.

     

    La composition en plaçant la Madeleine à gauche crée une diagonale positive d'ascension, qui donne l'initiative à la femme.

     

    On peut qualifier cette relation de vénération de Jésus

     

     

     

    Le tableau de Hans Holbein le jeune (1498-1543) qui est à Hampton Court à Londres est aussi un tableau de dévotion 76cm x 95

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    Le contexte  est plus fidèle au texte de Jean : tombeau illuminé avec 2 anges, Pierre et Jean repartant vers Jérusalem, au loin les croix du Golgotha. L'ensemble est sombre, seul le tombeau est lumière.

     

    Jésus porte une robe de moine qui s'oppose aux riches parures de Marie Madeleine, coiffure luxueuse, vase précieux comme pour des parfums, est ce un rappel de la pécheresse ?

    La relation est lue de façon contradictoire. Certains voient une Marie Madeleine qui s'écarte, et un Jésus qui veut s'en approcher. D'autres voient Jésus tenant Marie Madeleine à distance en la repoussant par le geste et le regard ; la séductrice réapparait car la force et la difficulté de la conversion sont suggérées par le rappel de la tentatrice.

     

    Est on en présence d'une scène de tentation ? La relation est de toute façon surprise et méfiance

     

     

     

    Avec cette fresque de Giotto (1266-1337) peinte en 1320 dans l'église inférieure Saint François, chapelle sainte Madeleine à Assise, nous sommes dans un autre univers.

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    Le Christ, les anges, les rochers... la mandorle, les rayons solaires, tout est repris de la tradition orientale, mais le peintre fait de Marie Madeleine une femme en deuil, toute tendue, voire déséquilibrée vers son Seigneur qui s 'écarte sans la regarder. La relation est vraie adoration du Christ reconnu comme Dieu.

     

    A part la fresque de Giotto qui reprend la représentation orientale du divin, on peut être surpris de voir le Christ ressuscité en moine ou en belle longue robe. Comment le représenter, comment peindre le vivant absolu ? Jusqu’à la fin du Moyen Âge, les artistes optent pour des attributs symboliques : une croix ou un étendard , le nimbe, le linceul blanc...

    mais à l'époque moderne, ils préfèrent le corps nu comme sur le crucifix, mais alors comment passer de la mort douloureuse à la vie triomphante ? Ils recherchent la beauté de Dieu, soit en sublimant les traces de la mort, les stigmates qui donnent une beauté spéciale, soit en supprimant ces traces ce qui donne une beauté divine au corps. Mais la nudité du Ressuscité dans le contexte de sa rencontre avec Marie Madeleine n'est pas sans charge érotique. Les exemples qui suivent le montrent

     

    Nous avons vu que le fait de placer Marie Madeleine à gauche, lui donne l'initiative. Nous allons maintenant voir Jésus la prendre.

     

    Albrecht Dürer (1471-1528) Le Christ en jardinier, gravure de la série

    La Petite Passion sur bois, 1509-1511 Les bois sont visibles au British Museum de Londres .

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    Tous les éléments du contexte sont présents dans le lointain, le Christ ressuscité est nu avec ses stigmates mais les signes du jardinier sont très marqués.

     

    Jésus est à gauche à contre jour, il est entre le soleil, symbole de Dieu et Marie Madeleine, superbe diagonale descendante de Dieu vers elle et aussi vers nous puisque nous sommes derrière elle. Le Christ est le médiateur et le spectateur est appelé à le reconnaître comme Marie Madeleine le fait.

     

     

    Le Titien (1490-1576) huile de 109cm x91 daté de 1512 à la National Gallery de Londres

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    Tout est mouvement

    Marie Madeleine se jette aux pieds du Christ, mouvement accompagné par son long manteau

    Christ est dans un plan perpendiculaire, il vient vers nous mais il se détourne pour se pencher vers elle, tout en relevant son suaire,

    Le paysage accompagne les mouvements : à droite une masse descendante jusqu'au Christ qui la prolonge, puis il s'oriente vers droite.

    Mise en valeur de la beauté désirable d'un corps, dont plaies ont presque disparu

    L'image visualise une relation affective, mais avec une nette érotisation. Marie Madeleine voit le buste et le visage du Christ, nous son corps et nous sommes dans l'instant de la reconnaissance et de l'interdit de toucher.

    La dimension religieuse subsiste mais l'iconographie classique est réduite à la bêche, il n'y a plus ni tombeau, ni bannière... le sujet commence à être traité comme une pastorale.

     

     

     

    Bronzino 1503-15721 291 x 195 cm peint en 1560 pour la chapelle de Santo Spirito de Florence

    8   BRONZINO, Agnolo ;  1561.jpgLe Christ est nu sans blessure tel un athlète, il se contorsionne dans une sorte de danse élégante, est ce pour inviter Marie Madeleine à la joie de la résurrection ou pour lui échapper ?

    A noter que Marie Madeleine est d'une grande sagesse : la diagonale des regards s'oppose à sagesse de ses bras (en orante), le rouge est caché, les cheveux peu visibles

    La représentation nécessite un contexte narratif = tombeau et 2 autres femmes (selon Marc)

     

     

    Retour à la vénération de Fra Bartolomeo et au mouvement vers le haut de Durer dans ce Correge 1489-1534 huile de 1489 au Prado

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    Le Christ estbeau et nu, sans plaie ni souffrance

    Marie Madeleine en riches vêtements et en cheveux, c'est l'amante

    On retrouve des éléments traditionnels : bêche, chapeau, décor opposant arbre mort et vivant

     

    Jésus montre le ciel à Madeleine qui est à genoux

    Diagonale du désir qui va de Marie Madeleine au Christ, est orientée vers Dieu, la frustration de Marie Madeleine s'exprime par le geste des bras en arrière, donc inversion du geste traditionnel. Les regards rapprochent , les gestes éloignent


    Texte traduction Segond

    20.11 Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;

    20.12
    et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
    20.13
    Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
    20.14
    En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
    20.15
    Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
    20.16
    Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!
    20.17
    Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
    20.18
    Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur,et qu'il lui avait dit ces choses.