Saint Etienne est un jeune chrétien de culture grecque qui est choisi comme diacre par les apôtres , après avoir défendu sa foi devant le Sanhédrin et le peuple de Jérusalem il est lapidé. Il est le premier martyr. Voir livre des Actes ch. 6 à 8
LES CYCLES de la vie d’Etienne sont dus à son culte comme martyr
CARPACCIO a réalisé un cycle de 5 scènes pour la Scuola Dei Lanieri à Venise , les tableaux ont été dispersés en 1806
Prédication de Etienne à Jérusalem, 1514, huile sur toile 148 × 194 cm, Louvre.
Saint Étienne monté sur le piedestal prêche. Au fond à gauche le Temple construit par Salomon. Carpaccio a pris quelques libertés avec la topographie réelle des lieux… La bigarrure de la foule, où l’on reconnaît des Grecs (en chapeau noir à gauche), des Ottomans (en turban), des Européens (nu-têtes).
L'Ordination de saint Étienne (Berlin-Dahlem, Gemäldegalerie),
La Dispute de saint Etienne (Milan, Brera),
La Lapidation de saint Étienne (Stuttgart, Staatsgalerie),Le style est assez différent
FRA ANGELICO chapelle Niccoline à St.Pierre de Rome , différente scènes en fresque. Ici en haut la communuin de Etienne mise en relation avec son service des pauves . En bas son ordination
Bernardo DADDI Le martyre de saint Etienne ; , (1280-1348), fresque, 1324 ; église Santa Croce, Florence
A gauche le lieu et les ornements du pouvoir, on vêtement permet de changer de scène en passant à droite
A droite la lapidation La composition y est totalement différente, un ciel sombre remplace le palais, et tous les mouvements et regards convergent vers Etienne, qui au centre et à genoux prie et pardonne à ses bourreaux. Parallèle entre la mort du Christ et celle de son disciple, mais alors que le Christ est généralement représenté le regard tourné vers son juge, Etienne regarde vers le ciel,.
Ce sont des hommes jeunes qui ont déposé leurs manteaux pour être plus à l’aise, ils sont armés de pierres et s’apprêtent à frapper, seul le barbu de gauche regarde immobile, c’est Saul, le futur saint Paul qui garde les vêtements.
La grande originalité de cette représentation concerne la retenue des sentiments et des actions, pas de grands gestes, pas de visages haineux, pas de couleurs violentes…
LA LAPIDATION
Chapiteau d’Autun : le martyr est couronné par les pierres qui sont le fait de son martyre, Dieu Christ vient à son secours
Fra Angelico il tourne le dos à ses ennemis
RUBENS, Peter Paul ; huile sur toile ; Musée des Beaux-Arts, Valenciennes
Deux plans, l'un terrestre, l'autre céleste, Etienne fait le lien. Du ciel descendent des anges blancs lui apportant des couronnes de martyr. Et plus haut la vision d'Étienne apparaît, le Fils assis à la droite du Père, devant un superbe nuage doré, soulignant la gloire de la Divinité.
La tension est extrême entre l’homme de haute stature qui élève une pierre à droite pour écraser Etienne, et le mouvement de montée qui aspire Etienne vers le ciel. A noter que deux personnages de gauche regardent aussi le ciel.
Elsheimer Adam, peintre catholique allemand , petite peinture sur cuivre 1600, musée d’Edimboutg
Composition originale avec l’homme brandissant la pierre vu sous un autre angle que chez Rubens
Rembrandt 1625 peinture à l'huile sur chêne 89 × 123 cm Musée Lyon
La relation étroite avec ce qui précède interroge. Mais le jeu de luminosité et de teintes est caractéristique du ténébrisme et permet la mise en perspective des divers plans.
Au premier sur la gauche, un homme debout et un cavalier sont dans l'ombre, tandis que sur la droite Étienne et ses persécuteurs sont dans la lumière, tandis que les personnages d'arrière-plan sont plus petits et que le fond est meublé des monuments inspirés de compositions italiennes. Jérusalem est représenté dans une zone sombre au fond. Le sanhédrin ayant mené
Saul de Tarse, le futur Paul, peut être aperçu dans le fond, et Rembrandt s’est peint entre les bourreaux en nous regardant.
Annibale CARRACHE Le martyr de St Etienne; ; 1603 huile sur cuivre 41x53 ; Louvre
Une toute autre ambiance , avec un groupe des lapideurs vieillards et enfants, plus réalistes.
Paolo Uccello et Andrea di Giusto, 1435, fresque de 310 x 420 cm ; chapelle de l’Assomption de la Cathédrale de Prato
Le peintre représente le moment où l’exécution commence, il nous donne une galerie de portraits des bourreaux, or la haine ne se lit sur aucun visage, la mort est donnée en toute bonne conscience.
Les symboles sont nombreux, le vêtement couleur d’espérance pour Etienne, Saül tout au fond à droite, coincé entre deux pierres, près de la nef qu’il utilisera plus tard pour aller prêcher…les douze tueurs en opposition aux Douze apôtres, le chef qui désigne Etienne comme on le faisait avec Jésus
Parmi l’agitation générale, Etienne reste serein, la Lumière l’accueille, il est reconnu par Dieu qui fait descendre vers lui la triple couronne de gloire. Et soudain l’harmonie de toutes ces belles couleurs transcende l’horreur de la scène pour chanter la vie nouvelle et le pardon.