Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Art et Bible - Page 18

  • ZURBARAN A GRENOBLE

    Grenoble_--_Musee.JPG

    Je suis passé récemment à Grenoble et suis allé au Musée. Je crois que Grenoble est la première ville de province à avoir construit un grand musée moderne pour abriter ses collections, c'était en 1994. Le bâtiment est très fonctionnel et les collections superbes.

     

    Zurbaran grenoble.jpg

     

    Je savais que le musée possédait quatre tableaux de l'Enfance du Christ de Zurbarán: l'Annonciation, l'Adoration des mages, l'Adoration des bergers, et la Circoncision. Peints  entre 1637 et 1639 pour la Chartreuse de Jerez de la Frontera (Andalousie) ils forment aujourd'hui un des ensembles les plus remarquables de peinture espagnole en France. C'est une donation du général de Beylié, qui les avait achetés en 1901.

     

     

    Francisco de Zurbarán est né en 1598, il est de  la même génération que Velasquez et Cano. Peintre sévillan il devient vite célèbre pour ses peintures religieuses. Porté d'abord vers une peinture sombre aux contrastes violents, il évolue vers plus de couleur après son voyage à Madrid de 1634, où il rencontre Velasquez mais aussi Guido Reni.

    Peintre du Roi en pleine gloire , Zurbarán peint onze tableaux pour le retable du maître autel de la Cartuja Nuestra Señora de la Defensión de Jerez de la Frontera. Commandés en 1636, ils sont achevés en 1639-1640, et parmi eux l'on trouve les quatre oeuvres de Grenoble. (Voir l'album ci contre Toutes les images proviennent de la base Joconde)

    annonciation zurbaran.jpgbergers Zurbaran.jpg









    Je trouve ces oeuvres d'une richesse exceptionnelle car on peut trouver en dehors du sujet qui est traité de façon assez traditionnelle des portraits, des natures mortes, des étoffes, des architectures... Je trouve cependant que si l'Annonciation, est vraiment traditionnelle, (mais quelle douceur mais aussi quelle distance dans le visage de Marie, fière espagnole, acceptant la Parole divine), la Circoncision est traitée comme telle, sans mélange avec la Présentation au Temple et que Marie en est absente comme il convient à ce rite masculin.Circoncision Zurbaran.jpg

    rois zurbaran.jpg

     

     

     

     

     

    C'est l'Adoration des Mages que je préfère, les manteaux sont à la fois des masses colorées et des volumes géométriques qui structurent l'espace. Quant à l'échange entre le vieux mage et l'enfant Jésus, rien n'est plus beau ni profond.

    mage enfant.jpg
  • LE CHRIST DE NOLDE

    Je viens de voir l’exposition Emil NOLDE (1867 – 1956) au Grand Palais de Paris.

     

    C’est une belle rétrospective d’un grand peintre trop peu connu. Je vous donne à voir des reproductions de son œuvre religieuse qui est importante.

    Vivant sur la frontière dano-allemande Nolde était chrétien luthérien, il a connu une expérience mystique en 1909 et a peint  « dans un état de transe » une importante série d'oeuvres religieuses :  Le Christ aux outrages, la Pentecôt, La Cène ci-dessous

    nolde_abendmahl_view.jpg

     

     

     

    Mais sa plus grande œuvre est le triptyque La Vie du Christ en 1911, immense huile sur toile de plus de 2 mètres sur près de 6 mètres.  (Neukirchen, Allemagne, © Nolde Stiftung-Seebüll)

     Nolde a conçu cet immense tableau  sur le modèle des retables à volets du Moyen Âge, mais les dimensions empêchent de fermer les volets et le verso n’est pas peint. D’ailleurs Nolde ne voulait pas utiliser le mot de retable, il voulait que ce soit une oeuvre non pas destinée à un bâtiment religieux mais simplement au service de l’art.

     

     

    1 nolde christ.jpg

     Le détail des différentes scènes est dans l'album

     

     

     

     

    Les réactions du public et des autorités religieuses de l’époque furent d’ailleurs négatives, il faut dire que la tradition luthérienne ne laisse pas beaucoup de place aux représentations religieuses picturales et que le peintre se soucie d’une peinture personnelle, subjective : « J’avais besoin d’être libre artistiquement, de ne pas avoir Dieu devant moi comme un souverain assyrien aussi dur que l’acier, mais d’avoir Dieu en moi, chaud et sacré comme l’amour du Christ » écrivait-il en 1909.

    nolde_sunderin_view.jpg

     

    Ci dessus La femme adultère.

     

    Cela n’empêche pas Nolde de chercher un certain réalisme, il souhaite représenter les personnages bibliques le plus fidèlement possible par rapport à son idée de la vie en Palestine à l’époque de Jésus. S’il semble abandonner toutes les conventions stylistiques et chercher une expression forte et populaire, cela ne l’empêche pas d’être marqué par la peinture du passé. Son retable  s’inspire de celui d’Isenheim par Mathias Grünewald (1475-1528) qu’il ne connaissait que par la gravure et qu’il ne découvrira à Colmar qu’en 1927.  

     

    750px-Grunewald_Isenheim.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

    L' œuvre d'Emil Nolde n’est pas facile à évaluer car elle a servi aux nazis comme  modèle de l’art dégénéré, d’où sa réhabilitation  en 1945. 

    Je trouve qu’elle a comme expression religieuse une puissance que l’on trouve rarement dans les œuvres du premier XXème siècle.   Par contre du point de vue iconographique, elle est assez traditionnelle, notamment pour Les femmes au tombeau, Le doute de Thomas... par contre pour la Nativité  la mise en scène est très nouvelle et particulièrement expressive.

  • LES CROIX DE LA PASSION

    J'ai visité récemment Collonges la Rouge, en Corrèze, c'est une très belle ville avec une église superbe à plusieurs titres mais ce qui m'a frappé ce sont les croix, et notamment les croix dela Passion.

    Il existe une tradition qui consiste à représenter la croix du Christ avec les instruments  qui ont servi à sa Passion ou les objets qui ont un rapport avec elle. Généralement Jésus n'est pas sur la croix et seuls les instruments et objets sont figurés et disposés harmonieusement.
    Voir la liste des objets en fin de page.

    J'ignore l'origine de cette tradition que l'on trouve dans diverses régions, mais à Collonges la Rouge on  trouve trois croix de la Passion.

    Palissy Croix collonges penitents.jpgUne croix dans la chapelle des pénitents noirs (image de la base Palissy http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr)

     

     

     

     

    Une croix de la passion sur le retable de l'autel de gauche

    Wiki -Passion-instrumentsCollonges.jpg (image de Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Passion_du_Christ)

     

     

     

     

     

     

    Et une croix extérieure entre la chapelle des pénitents  et l'église, dont on ne trouve de photo nulle part et dont mon cliché est très médiocre car la végétation et l'orientation me génaient.

    croix Colonges (3).jpg

     A première vue cette croix n'a rien d'extraordinaire, on y retrouve certains "instruments" comme sur d'autres mais si on regarde le côté droit (gauche ici car la croix est prise de derière) on peut voir une sorte de barette composée de petits ronds de métal (image de face et image agrandie)

    croix Colonges (1).jpg              croix Colonges pieces.jpg

    On reconnaît des pièces de monnaie et on peut on compter 30.  Ce sont les 30 pièces d'argent données à Judas pour le prix de sa trahison

    Alors, l'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres
    et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.
    Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
                Evangile selon Matthieu ch 26 versets 14 à 16

    La présence de ces 30 pièces sur une croix de la passion n'est pas unique mais elle est assez rare, car on touve plus souvent la bourse de Judas que les pièces sans dout pour une raison pratique.

    Mais à Collonges les pièces sont représentées aussi sur le retable de l'église. Ce retable est très original, il comporte à gauche une croix de la passion (voir image plus haut) et sur la partie droite une colonne de la passion entouré de plusieurs instruments dont les 30 pièces, alignées sur un seul rang.

     

     Je donne la liste des objets ou les instruments  qui entourent la passion :

    • Marteaux, clous, tenailles,
    • L' échelle pour descendre le corps de la croix ,
    • Les deux croix des larrons,
    • La lance du centurion,
    • L'éponge imbibée de vinaigre au bout d'une branche d'hysope,
    • La couronne d'épines,
    • Le sceptre,
    • Le coq de saint-Pierre,
    • La colonne,
    • La bourse de Judas ou les trente pièces d'argent,
    • La lanterne des gardes, les torches,
    • Le glaive de Saint-Pierre,
    • Le roseau de la moquerie,
    • Le fouet de la flagellation,
    • La tunique sans couture,
    • les dés pour tirer au sort les vêtements,
    • Le calice de l'agonie,
    • La main du grand-prêtre qui gifla le Christ...

    J'aimerais bien connaître d'autres représentations de ces pièces et aussi l'origine de ces croix de la passion

  • LA TOUR DE BABEL

     Le Musée du Louvre propose actuellement une exposition sur « BABYLONE », ce n’est pas une exposition facile, car les objets  sont surtout des tablettes cunéiformes, mais elle se termine par un sujet plus imagé, le mythe de la Tour de Babel. http://mini-site.louvre.fr/babylone/FR/index.html

    J’en profite pour exploiter quelques pistes d’un mythe biblique que je n’ai pas traité dans mon site sur les Images de la Bible.

    NAISSANCE DU MYTHE

    Livre de la Genèse ch.11 1 Tout le monde se servait d'une même langue et des mêmes mots.  2 Comme les hommes se déplaçaient à l'orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s'y établirent.  3 Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier.  4 Ils dirent : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre !
     5 Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties.
     6 Et Yahvé dit : Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux.  7 Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres.  8 Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville.  9 Aussi la nomma-t-on Babel, car c'est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la face de la terre

     

     « Babel » vient d’un mot akkadien qui signifie « porte de dieu ». Le mot est aussi proche du mot hébreu bâlal qui signifie « confondre, embrouiller ».    Le nom de Babel traduirait donc ce brouillage de langues. Mais  le terme Babel signifie aussi Babylone en hébreu, et il est employé souvent dans la Bible avec cette acception.

    La tour de Babel biblique semble s'apparenter à une "ziggurat", probablement celle qui fut mise à jour en 1913 dans les ruines de Babylone mais on en trouve ailleurs dans de nombreuses anciennes villes mésopotamiennes.

    Les ziggurats sont des tours carrées à étages,  qui dominaient chaque grande ville en Mésopotamie. Composées d’un massif de briques plein, et de plusieurs terrasses superposées, en retrait les unes par rapport aux autres elles comportaient un sanctuaire, elles manifestaient de loin le pouvoir de la ville et de son dieu.

    À Babylone la première mention de la tour à étages remonte à Hammourabi. Plusieurs fois ruinée, elle fut reconstruite sous Nabuchodonosor II au VII e siècle av. J.-C. sur les vestiges de l’ancienne construction.  Lorsque les habitants de Jérusalem furent déportés à Babylone au VIème siècle av. J.-C., ils purent certainement contempler la ziggurat restaurée par leurs vainqueurs. La tour sera définitivement démolie par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C..

    1411977775.jpg
    Photo d’une maquette de la ziggurat de Babylone http://bible.archeologie.free.fr/tourdebabel.html Mais le témoignage le plus vivant qui nous soit parvenu à propos de la tour de Babylone, est sans doute celui de l'historien Hérodote, qui lui consacre au Vème siècle avant notre ère un paragraphe dans ses notes de voyage  :

    "Au milieu se dresse une tour massive, longue et large d'un stade, surmontée d'une autre tour qui en supporte une troisième, et ainsi de suite, jusqu'à huit tours. Une rampe extérieure monte en spirale jusqu'à la dernière tour ; à mi-hauteur environ il y a un palier et des sièges, pour qu'on puisse s'asseoir et se reposer au cours de l'ascension. La dernière tour contient une grande chapelle, et dans la chapelle on voit un lit richement dressé, et près de lui une table d'or. Mais il n'y a point de statue, et nul mortel n'y passe a nuit, sauf une seule personne, une femme du pays, celle que le dieu a choisie entre toutes, disent les Chaldéens qui sont les prêtres de cette divinité."

     
    LA TOUR BIBLIQUE AU MOYEN-AGE ET A LA RENAISSANCE

    Comme le texte biblique, qui est très bref, ne fournit aucune indication sur la forme ni sur les dimensions de la tour, l’interprétation iconographique a été libre durant tout le Moyen Age.

    1397670957.jpg                                           317165048.jpg

     

    Ces œuvres des  XIVème et XVème s .(les références des œuvres seront données dans l’album) représentent le chantier de la construction de la tour de Babel,  les ouvriers et les maçons s’affairent à tailler les pierres, et à dresser les murs. Les instruments utilisés sont simples mais le système de levage est plus recherché.

     

    À la différence de ce qui est dit dans le texte de la Genèse, la construction s’effectue en pierres et non en briques. Au premier plan, un personnage coiffé d’un turban et tenant un sceptre représente Nemrod, roi légendaire considéré comme le bâtisseur de la tour. Il est vêtu comme un prince turc. Ce personnage est une invention des commentateurs du texte biblique notamment de Philon d’Alexandrie, au Ier  siècle de notre ère.

     

    Alors que la tour de gauche ressemblait assez par sa forme à une ziggourat, celle de droite est plus proche d’un clocher de cathédrale. Mais on retrouve les maçons, la taille de la pierre, le roi Nemrod. Au loin à gauche on voit la grande Babylone représentée comme une ville d’Occident.

    A la Renaissance, le sujet change un peu, l’accent n’est plus mis sur la construction mais sur la prouesse et la taille d’une œuvre inachevée.

    516161796.jpg
    C’est Pierre Breughel, qui créa le modèle en peignant deux oeuvres très proches, l’une en 1563, l’autre en 1568. Le roi Nemrod n’est présent que sur l’un des tableaux, mais désormais la tour s’inscrit dans un paysage urbain et des activités portuaires empruntés à la réalité de l’époque. La tour, toujours en pierres et riche en éléments architecturaux (arcs, contreforts, galeries ajourées), est inachevée, mais elle monte très haut vers le Ciel qui la menace parfois de gros nuages noirs.

    486276027.jpg

    Cette tour à base circulaire est inspirée du minaret de la mosquée de Samarra, mais elle s’inspire aussi du Colisée de Rome dans ses détails architecturaux. Le fait que la tour dérive du Colisée a été interprété comme le symbole de Rome, la Rome des papes assimilée par les protestants à une « nouvelle Babylone ».   Ce modèle connut un grand succès dans toute l’Europe mais plus particulièrement chez les artistes du Nord, souvent réformés.

    AU DELA DE LA BIBLE

    A partir du XVIIème s. la Tour de Babel perd sa référence strictement biblique pour devenir un sujet qui a sa propre existence, sans pour autant devenir totalement neutre.

    La tour devient un modèle architectural.

    A gauche modèle encore classique, mais déjà surréaliste pour Monsù Desiderio, pseudonyme mystérieux derrière lequel se cachent François de Nomé et Didier Barra, peintres nés à Metz à la fin du XVIe siècle, et installés à Naples pendant la première moitié du XVIIe siècle.

     417684962.jpg                       982776165.jpg

    A droite modèle quasiment philosophique pour ce dessin de l’architecte Étienne-Louis Boullée (1728-1799) réalisé à la fin de sa vie, modèle graphique qui s’inscrit dans les utopies des Lumières.   http://expositions.bnf.fr/boullee/arret/d5/d5-1/d5-1.htm  

    Mais aussi pour la fameuse œuvre de Vladimir Tatline (1885-1953), le Monument à la Troisième Internationale, qui date de 1920, une maquette constructiviste qui ne se réalisa jamais.

    1591215537.jpg

    Tous ces projets ont en commun une certaine utopie qui renvoie au rêve de Babel, mais le projet démoniaque est inversé et devient celui de l’Utopie libératrice. La tour un simple défi de hauteur ? Toutes les tours des XIXème XXème et XXIème siècles sont de tels défis
    1208657283.jpg
    Depuis celle d’Eiffel jusqu’à la course actuelle entre les gratte-ciel d’Asie, Toutes les tours des XIXème XXème et XXIème siècles sont de tels défis Mais les tours ne sont pas indépendantes des villes et celles-ci suscitent à la fois peur et séduction, et renvoient à une folie de la démesure qui rappelle celle de la tour de Babel. Ainsi le film de  Fritz Lang en  1927 « Metropolis »
    254429994.jpg            1693260058.jpg
    ou ce dessin du Hollandais  Maurits Escher (1898-1972) qui date de 1928
    1038598629.gif
     

    Retour à Babel ?

    Je termine par un clin d’œil vers le modèle de Bruegel avec trois images trouvées par hasard sur Internet
    1303036182.jpg
    Un montage photographique d’une jeune artiste américaine, Julee Holcombe (née aux E.U. en 1972) qui reconstruit la tour de Bruegel à partir des gratte-ciel poussant sur les friches industrielles.

    2141536503.jpg

    Un faux Chagall

           

    403908739.jpg

    Et une vraie illustration du texte biblique

  • QUEL REVE POUR JOSEPH ?

    8516b75e9d637dbda90af0e0836f28fb.jpg

     Les œuvres sont référencées dans l’album

     

    Joseph, celui du Nouveau Testament rêve deux fois. Il s’agit des textes de l’évangile selon Matthieu dans lequel Joseph joue un plus grand rôle que chez Luc.

     

    Le premier songe est celui où l’ange lui révèle la future naissance de Jésus

    Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ... Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.  Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.  Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Mt, 1, 18-21 Textes liturgiques, © AELF, Paris

    Le second songe a lieu après la visite des mages

    Après le départ des mages, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Mt 2, 13-15 Textes liturgiques, © AELF, Paris

    Comment ces scènes ont-elles été représentées ?

    Le premier rêve est une véritable « annonciation » à Joseph, comme il y a une annonciation à Marie.

    08c6d65e84f215ab2a479e1236fd6141.jpgAinsi sur le tableau de Philippe de Champaigne, c’est le même ange qui se retourne, après l’annonce à Marie pour parler à Joseph. Sur cette gravure de Weigel,  comme sur cette peinture anonyme florentine on voit aussi des indices de l’annonciation, la colombe pour l’un, les fleurs blanches signe de virginité pour l’autre.

     

     

    57c074164bec6af7150801471e1b01dd.jpg        fe0fa9972eacce9b7d3fde4e81f4e92d.jpg
               

      Le second rêve a lieu après la naissance de Jésus et il est donc représenté avec Marie, la scène est une « sainte famille ». C’est le cas de cette peinture de Rembrandt. a9aace9eb84426b098681ee6c564c2de.jpg

    Comment les distinguer ?

    Mais souvent les songes ne montrent qu’un ange parlant à Joseph endormi, et il est plus difficile de reconnaître lequel des rêves est représenté.

    2e05c762293761b5c02c295cd96dd595.jpg

     Le fait que l’ange réveille Joseph en le touchant est sans doute l’indice qu’il doit partir, qu’il y a danger, dans le tableau de Gandolfi, l’ange montre déjà la direction à prendre.

    0bfeba1534166b8b915a4d5952f2e2d7.jpg

    Mais alors la représentation du second rêve est beaucoup plus fréquente que la première, c’est d’ailleurs un peu normal car  d’une part la théologie de l’incarnation se fonde plus sur l’annonciation à Marie que sur celle à Joseph. Et d’autre part la fuite en Egypte est un sujet bien représenté car il permet des développements narratifs, dont le rêve de Joseph est le premier élément.

     

    D’autres rêves ?

    Les rêves sont nombreux dans la bible, et celui du jeune Jacob est souvent mis en scène (voir http://imagesbible.com/FICHES/F_A_Jacob_angeS.htm ) mais la vision de nombreux anges voire d’une échelle devrait facilement écarter toute confusion, ce n’est pourtant pas le cas de cette peinture de Ferdinand Bol.  

    8b05f7750f10398eadc9ba368ed36ec9.jpg