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  • JACOB COMBAT L’ANGE

     

    Cet épisode biblique est l’un des plus surprenants

    « Et Jacob resta seul. Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne le maîtrisait pas, il le frappa à l'emboîture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui.   Il dit : "Lâche-moi, car l'aurore est levée", mais Jacob répondit : "Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni »Il lui demanda : "Quel est ton nom ?"- "Jacob", répondit-il. Il reprit :"On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l'as emporté ». Jacob fit cette demande : "Révèle-moi ton nom, je te prie", mais il répondit : "Et pourquoi me demandes-tu mon nom ?" et, là même, il le bénit. Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, "car, dit-il j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve » Gn  32 ; 23-31

     Les interprétations sont nombreuses mais  je voudrais simplement regarder comment ce combat est rendu par quelques artistes:

     

    1   Le combat est réel et semble égal

     

    2  Jacob combat l’ange de toutes ses forces mais ce dernier est supérieur

     

    3  Jacob et l’Ange sont figés comme si le combat était irréel ou comme s’ils dansaient

     

    4  Le combat est intégré dans une autre scène

     

  • VIERGE MARIE ENCEINTE DE JESUS

    J'apprends par la radio, Europe1, qu'un fabricant de santons d'Aubagne, a créé une figurine de la Vierge Marie, enceinte de Jésus, figurine qu'on peut placer dans la crèche en attendant la nuit du 24-25 décembre.

    Or il paraît que certains fidèles sont choqués et protestent, le curé déclare que ce n'est pas habituel mais qu'il n'y "a pas de quoi fouetter un chat"

    Jusqu'où ira la bétise et l'ignorance des dits chrétiens !! Ils n'ont jamais dû comprendre qu'il existait 9 mois de gestation entre l'Annonciation (25 mars) et la Nativité (25 décembre); ni lire la prière de l'Ave Maria "et Jésus le fruit de vos entrailles est béni", ni entendre parler de la Visitation de Marie à Elisabeth, ni voir tous les tableaux de cette scène... Voir  http://imagesbible.jexiste.fr/FICHES/F_NT_visitation.htm

    Cela tombe justement avec une exposition sur la représentation de "Marie enceinte " organisée par le Musée de la cathédrale de Salzbourg  http://www.kirchen.net/dommuseum/page.asp?id=8451

    dont je joins 2 images, l'une de Marie enceinte, l'autre qui montre l'embryon dans son ventre, cette dernière représentation fut medium_Marie_enceinte_Heimsuchung_Kremsmuenster_Web_L.jpgd'ailleurs jugée de mauvais goût après le concile de Trente. medium_1770_MariaHoffnung_StPeter_Salzburg.jpg

     

     

     

     

     

     

     

    Marie France Morel (voir article précédent) a  écrit un article sur ces représentations.

     

    medium_Vierge_4244.jpgEt c'est sans doute au XIXème s. que l'image d'une Marie enceinte a disparu, comme toutes les femmes enceintes d'ailleurs, qui devaient se cacher. Mais j'ai touvé cette statue de vierge enceinte datant de 1865 devant l'église de Cornillon-Confoux en Provence  voir   http://www.cornillonconfoux.com/francais/dec2.html

    Aujourd'hui elles s'affichent et donc on en fait un santon. C'est tout naturel.

  • NATIVITE AVEC JOSEPH ET EVE

    A propos de la dernière note sur Nativité Jésus ou Jean Baptiste  ? voici ce que m’écrit Marie-France MOREL, historienne de la petite enfance, medium_Plat1Allaitement.3.jpgqui vient de publier aux Editions La Martinière, Une histoire de l'allaitement, un ouvrage passionnant avec une superbe iconographie magnifiquement commentée.

     

     

     

     

    « Il s’agit bien d’une Nativité du Christ, qui fait partie d’un quadriptyque comportant l'Annonciation, la Nativité, la Crucifixion et la Résurrection. Son origine est complexe, son attribution incertaine (voir note)

                                               medium_JB_Jesus.3.jpg

     

     

     

    Deux détails sont particulièrement originaux dans cette scène de la Nativité :

    medium_Joseph_chausse.jpg  1)      L'attitude de Joseph qui ne lit pas mais tient son bas Cette attitude est difficile à interpréter. Il a un pied nu, posé bien en évidence devant une de ses chaussures délacée. Il tient dans ses mains un de ses bas : j'ai longtemps cru qu'il le reprisait. Mais, selon Joaneath Spicer, il est en train de découper son bas pour confectionner des langes à l'Enfant Jésus. Cette interprétation est renforcée par le fait que, dans la région d'où le peintre anonyme serait originaire, à Cologne, on vénérait une relique des langes de l'Enfant Jésus.    

    Cette iconographie est tout à fait singulière, mais elle fait partie de celles qui mettent en scène un Joseph actif. Cf. le livre récent de Paul Payan, Joseph, un autre père (Aubier, 2006) qui distingue 3 types de représentations de Joseph :

    + Joseph "ridicule" (ou en retrait) : en fait,  il est songeur, il pense à l'Incarnation. C'est un intermédiaire entre le spectateur et la scène sacrée.

    + Joseph à genoux qui adore l'Enfant avec la Vierge.

     + Joseph actif : il fait du feu,  ou il souffle sur les braises, ou il prépare la bouillie de l'Enfant, ou bien il réchauffe les langes devant le feu ; c'est le père nourricier, qui peut parfois s'identifier à un pèlerin (lors de la fuite en Egypte), avec un bâton et parfois, comme ici, une gourde sur la petite table. medium_nativite_bouillie.jpg

    Une autre représentation de Joseph actif se trouve dans une très belle Nativité allemande  de Konrad von Soest, datée du XVe siècle,  dans l'église paroissiale de Niederwildungen (Hesse).

     

    Et sur cette miniature  (d'un Livre d'Heures à l'usage de Troyes,début du XVème s. publiée dans l'ouvrage sur Une histoire de l'allaitement) Joseph prépare la bouillie de Jésus

     

     

     

      2) Un autre détail original de cette scène de la Nativité est constitué par la femme au tablier, car elle porte une auréole. Selon Teresa Pérez-Higuera, La Nativité dans l'art médiéval, Citadelles & Mazenod, 1996, p.118, il s'agit d'Eve, en illustration d'un passage de l'"Evangile arménien de l'Enfance. ». medium_Eve_sagefemme.jpg

    Selon cet apocryphe, Joseph sentant que Marie allait bientôt accoucher, part chercher une sage-femme. Il rencontre une femme "qui venait de la montagne" qui veut bien l'accompagner. En chemin, il lui demande son nom ; elle lui répond :

    "Je suis Eve, la première mère de tous ceux qui sont nés et je suis venue voir de mes propres yeux ma rédemption qui vient de se réaliser. (…) Et notre première mère entra dans la grotte, prit l'enfant dans ses bras, et le caressa avec tendresse. Et elle bénissait Dieu parce que l'Enfant avait un visage resplendissant, aux traits ouverts et beaux. Et l'enveloppant dans ses langes, elle le déposa dans la mangeoire des bœufs, puis sortit de la grotte."  

       

    (Note)  Cette Nativité du Christ fait partie d'un Quadriptyque, peint à la cour de Bourgogne aux alentours de 1400, pour le duc Philippe le Hardi ; ce retable de petites dimensions (38 x 26 cm environ, pour chaque panneau) et pliable en accordéon, aurait servi de support aux dévotions privées du duc lorsqu'il était en voyage. Le thème des six panneaux (répartis aujourd'hui entre le musée d'Anvers et celui de Baltimore) est une affirmation de la divinité du Christ incarné, d'où il découle que sa promesse de salut se réalisera. Les quatre panneaux centraux évoquent l'Annonciation, la Nativité, la Crucifixion et la Résurrection ; deux volets extérieurs montrent la divinité du Christ révélée à Jean Baptiste lors du Baptême, et saint Christophe, patron des voyageurs. En 2004, l'ensemble des six panneaux a été réuni exceptionnellement dans le cadre de l'exposition du musée des Beaux-Arts de Dijon, "L'art à la cour de Bourgogne. Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419)" (28 mai-15 septembre 2004). Le catalogue de cette exposition, publié par la Réunion des Musées Nationaux, réfute absolument l'hypothèse de l'attribution de ce chef d'œuvre à Melchior Broederlam, qui a travaillé aussi à Dijon pour le duc Philippe le Hardi. Pour le conservateur du Walters Art Museum de Baltimore, Joaneath Spicer, qui a rédigé la notice sur ce quadriptyque (p. 206-207), il faut reprendre les déductions de Panofsky qui attribue cette œuvre à un artiste anonyme de la région du Rhin inférieur ou du Rhin moyen ; cette attribution est renforcée par l'étude des nombreux détails familiers qui parsèment les scènes, et par les proportions des personnages. L'attribution à Melchior Broederlam est en revanche soutenue, sans arguments convaincants, par le Centre for the  Study of XVth Century Painting in the Southern Netherlands and the Principalty of Liège (xv.kikirpa.be)

  • David et Judith coupeurs de têtes...

    medium_Rubens_DA_GO.jpgDavid blesse mortellment Goliath non pas avec une épée mais avec sa fronde de berger,puis il prend le sabre  du géant pour lui trancher la tête.(voir http://imagesbible.com/FICHES/F_A_goliath.htm)

    Judith tue Holopherne en lui tranchant directement la tête avec l'épée qu'elle a prise pendant qu'ivre, il dormait.medium_Judithcaravage.jpg

    (voir  http://imagesbible.com/FICHES/F_A_Judith.htm)

    Dans les deux cas c'est donc avec leurs propres armes que Goliath et Holopherne sont décapités. C'est assez logique puisqu'un berger comme David n'a pas d'arme de combat et encore moins une jeune veuve comme Judith..

    Je trouve ce parallèle assez troublant mais je ne vois pas où trouver un commentaire, les rabbins ne s'y intéressent pas puisque le livre de Judith ne fait pas partie de la Bile juive.

    J'ai mis en parallèle des images de la décapitation, ce qui est frappant c'est l'acharnement mis par Judith, est-ce seulement parce qu'elle est une faible femme? parce qu'elle le tue en le décapitant alors que Goliath est déjà mourant quand David lui coupe la tête ?

    Dans les deux cas la tête tranchée sert de preuve puisque David comme Judith la rapportent  comme trophée de victoire dans leur camp

  • JEU DE MAINS PAR LE CARAVAGE

    Je suis allé voir l'exposition d'Amsterdam sur Rembrandt-Le Caravage. Une superbe exposition qui m'a enthousiasmé, elle est construite comme une comparaison entre ces deux peintres qui sont de générations différentes et ne se sont bien sûr jamais rencontrés. 

    Pour ceux que cela intéresse il existe un site assez extraordinaire pour une visite virtuelle http://www.rembrandt-caravaggio.nl/index_en.htm 

    La comparaison ne porte pas forcément sur les mêmes scènes comme la Sainte famille ou le sacrifice d'Abraham, mais aussi sur des rapprochements formels ainsi Judith et Holopherne du Caravage comparé à l'Aveuglement de Samson de Rembrandt.medium_caravage.jpg

    Un tableau m'a particulièrement frappé : l'Arrestation du Christ par Le Caravage.
    Cette oeuvre que est construite sur les mains et les bras.  Contrairement à d'autres artistes Le Caravage ne représente pas le baiser de Judas mais une sorte d'enlacement, une prise de possession qui n'est pas forcément menaçante mais dont la signification est donnée par le geste parfaitemeant parallèle du bras du soldat. Jésus qui a compris, croise les mains comme s'il s'attendait à les voir liées.  Enfin deux mains sont lancées vers le ciel, à droite celle d'un spectateur qui tend la main pour mieux voir, saisir ? et à gauche la main ouverte d'un homme qui s'enfuit de peur. Cet homme est le jeune homme décrit  seulement par Marc dans son évangile : Et, l'abandonnant, ils prirent tous la fuite. Un jeune homme le suivait, n'ayant pour tout vêtement qu'un drap, et on le saisit ;  mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout nu Mc 14, 50-52.
    Ces mains forment un triangle une pointe en bas (les mains soumises de Jésus), deux en haut (les deux mains de la peur ou de la surprise) et les deux bras de l'arrestation donnent force et sens à l'ensemble.

    L'album donne quelques exemples d'autres "Arrestations" provenant du site http://imagesbible.com/FICHES/F_NT_arrestation.htm