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LE CHRIST DE NOLDE

Je viens de voir l’exposition Emil NOLDE (1867 – 1956) au Grand Palais de Paris.

 

C’est une belle rétrospective d’un grand peintre trop peu connu. Je vous donne à voir des reproductions de son œuvre religieuse qui est importante.

Vivant sur la frontière dano-allemande Nolde était chrétien luthérien, il a connu une expérience mystique en 1909 et a peint  « dans un état de transe » une importante série d'oeuvres religieuses :  Le Christ aux outrages, la Pentecôt, La Cène ci-dessous

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Mais sa plus grande œuvre est le triptyque La Vie du Christ en 1911, immense huile sur toile de plus de 2 mètres sur près de 6 mètres.  (Neukirchen, Allemagne, © Nolde Stiftung-Seebüll)

 Nolde a conçu cet immense tableau  sur le modèle des retables à volets du Moyen Âge, mais les dimensions empêchent de fermer les volets et le verso n’est pas peint. D’ailleurs Nolde ne voulait pas utiliser le mot de retable, il voulait que ce soit une oeuvre non pas destinée à un bâtiment religieux mais simplement au service de l’art.

 

 

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 Le détail des différentes scènes est dans l'album

 

 

 

 

Les réactions du public et des autorités religieuses de l’époque furent d’ailleurs négatives, il faut dire que la tradition luthérienne ne laisse pas beaucoup de place aux représentations religieuses picturales et que le peintre se soucie d’une peinture personnelle, subjective : « J’avais besoin d’être libre artistiquement, de ne pas avoir Dieu devant moi comme un souverain assyrien aussi dur que l’acier, mais d’avoir Dieu en moi, chaud et sacré comme l’amour du Christ » écrivait-il en 1909.

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Ci dessus La femme adultère.

 

Cela n’empêche pas Nolde de chercher un certain réalisme, il souhaite représenter les personnages bibliques le plus fidèlement possible par rapport à son idée de la vie en Palestine à l’époque de Jésus. S’il semble abandonner toutes les conventions stylistiques et chercher une expression forte et populaire, cela ne l’empêche pas d’être marqué par la peinture du passé. Son retable  s’inspire de celui d’Isenheim par Mathias Grünewald (1475-1528) qu’il ne connaissait que par la gravure et qu’il ne découvrira à Colmar qu’en 1927.  

 

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L' œuvre d'Emil Nolde n’est pas facile à évaluer car elle a servi aux nazis comme  modèle de l’art dégénéré, d’où sa réhabilitation  en 1945. 

Je trouve qu’elle a comme expression religieuse une puissance que l’on trouve rarement dans les œuvres du premier XXème siècle.   Par contre du point de vue iconographique, elle est assez traditionnelle, notamment pour Les femmes au tombeau, Le doute de Thomas... par contre pour la Nativité  la mise en scène est très nouvelle et particulièrement expressive.

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