SUR LE CHEMIN DU GOLGOTHA
Les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, ont inspiré la plupart des œuvres d’art dont nous disposons.
La croix portée, le portement. Les condamnés à la croix devaient porter eux-mêmes la croix, ou au moins la traverse, le patibulum, qui pesait au moins trente kilos et sur laquelle seraient cloués les poignets du crucifié .
Giotto di Bondone. Portement de croix. Eglise de l'Arena de Padoue (= chapelle Scrovegni). Fresque, 1303-1306.
La montée au calvaire, LeTintoret, (5,15 m x 3,90 m), La Scuola Grande di San Rocco à Venise
Les trois condamnés portent leurs croix les uns derrière les autres sur un chemin montant qui tourne à angle aigu au milieu de la toile.
En bas, dans l’ombre du rocher du Golgotha, les deux larrons, tirés et aidés par des serviteurs, portent chacun leur croix. Sur la deuxième moitié du chemin en haut de la toile, sous des nappes de nuages dorés et bleu-verts, en pleine lumière, mais à contre jour pour le spectateur, le Christ peine. Un homme, sans doute Simon de Cyrène, l’aide en soutenant le haut de sa croix. Passe un cavalier qui jette un regard sur le condamné. Deux oriflammes flottent au vent, sur lesquelles on peut lire les quatre lettres S.P.Q.R. Rome est ici le maître.
"Le Christ portant sa croix" Peinture de Sir Stanley Spencer (1891-1959) 1920 Dim. 153 x 142,9 cm Londres, Tate gallery
Une vision britannique juste au moment du départ à la guerre.
Au Moyen Age Isaac portant le bois est l'image du Christ portant sa croix
Les autres protagonistes du chemin de croix
Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus (Mc, 15, 21)
Christ Carrying the Cross, TIZIANO Vecellio, 1570-75, Oil on canvas, 67 x 77 cm Museo del Prado, Madrid
Une rencontre « imagée » : Une vraie image… Vera icona… Sur le voile de Véronique.
La légende n’apparaît en Occident que vers 1300, dans la Bible de Roger d’Argenteuil. Elle deviendra vite très populaire. Le voile de Véronique, en réalité une icône byzantine, était l’une des reliques les plus insignes de Saint Pierre de Rome. Elle disparut lors du sac de 1527.
La forge des clous
Simon tient la Croix, un charpentier perce un trou, le forgeron montre sa main a un médecin en prétendant ne pas pouvoir fabriquer de clou. La dernière scène représente son épouse fabriquant le clou. Miniature tirée de la Bible Holkham; 1320-1330. The British Library Institution Reference: Shelfmark ID: Add 47682. Folio No: 31
LA MISE EN CROIX
Dans chemin de croix tiré des synoptiques : le dépouillement des vêtements, leur partage entre les soldats et le tirage au sort de la robe sans couture, la mise en croix,
Jésus dépouille de ses vêtements, Peinture de Antoni Viladomat i Manat (1678-1755) 1722-1733 Mataro, Basilique de sainte Marie, Espagne
Deux façons de voir la mise en croix
Le Christ cloue à la croix. Peinture de Gerard David (1460-1523), peintre flamand, vers 1481. National Gallery, London
La Christ cloué sur la croix. En haut des échelles, 2 hommes fixent a l'aide de clous, les paumes de main de Jésus a la croix.
Fra Angelico Fresque 550 x 950 cm. Couvent de San Marco, Florence (Museo di San Marco, Firenze),
"Elevation de la croix" de Pierre Paul Rubens (esquisse pour un compartiment du plafond de l'eglise des Jesuites d'Anvers) Peinture (ou Peter Paul ou Petrus Paulus) (1577-1640) 1620 Dim. 0,32x0,37 m Paris, musée du Louvre
The Crucifixion Gilbert Spencer 1892–1979, 1915 , Medium Oil paint on canvas , 864 x 991 mm, Collection Tate
Les vêtements partagés
William Blake , aquarelle 1810
Le bon larron
Le Christ et le bon larron. Peinture de Palma Le Jeune et Le Titien, , 1575-1576. (Venise), Gallerie dell'Accademia
LE CHRIST VIVANT SUR LA CROIX
La crucifixion TINTORETTO 1565 Oil on canvas, 5,36 x 12, 24 m Scuola Grande di San Rocco, Venice
La Crucifixion du Tintoret de San Rocco ne ressemble à aucune autre par sa taille
Un ciel de plomb. L’échelle est là, posée derrière la croix de Jésus. Elle aidera à descendre son corps après sa mort.
A gauche, un soldat se prépare à dresser la croix de l’un des deux larrons, en s’aidant d’un âne…A droite, un passant désigne le Christ du doigt. Un autre le regarde les yeux fixes.
Jésus voit sa mère, Jean, les autres saintes femmes. Les croix des deux larrons en cours d’érection. La foule des assistants, à cheval ou à pied.
Jésus occupe ici presque tout l’espace, avec ses bras étendus à l’horizontale. Un homme dans la force de l’âge, une solide musculature, les pieds cloués l’un sur l’autre, contrairement à la tradition qui prévalait au Moyen-Age. Le visage est meurtri par la souffrance, mais il est encore bien vivant. La tête est penchée vers l’avant, les yeux regardant en bas ceux qui sont au pied de la croix, ses bourreaux et les passants qui l’insultent en le montrant du doigt….
Une solitude tragique… Mais autour de sa tête et de son buste, une lumière rayonne comme d’un soleil. S’il y a sacrifice, il est radieux. Au delà de la douleur, la paix intérieure du crucifié dans un sacrifice qui serait vraiment un don de soi.
Ce que notre sauveur voyait du haut de la croix , James Tissot , aquarelle 1898, Brooklyn
Une mise en scène originale dans un décor local, à noter au fond le tombeau