Ce récit se trouve dans les 4 évangiles mais il est particulièrement important chez Jean 18 et Luc 22
PERMANENCE DE LA REPRESENTATION
Annonce par le Christ du reniement à venir, le coq devient le symbole
Catacombes et Ravenne, basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf. Mosaïque du registre supérieur de la nef. 526-540.
Ces images évoquent plus Jésus prédisant à Pierre sa trahison que le reniement lui même
Le reniement et la servante : elleest présente dans les 4 récits et joue le rôle principal
A G Pierre se fait interpeller par une servante. Ravenne, basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf. Mosaïque du registre supérieur de la nef. 526-540.
A D le reniement de Pierre. Cathédrale Saints-Pierre-et-Paul de Naumbourg (Saale). Panneau du Jubé racontant la passion du Christ. Vers 1250.
Reniement renforcé par la proximité de Jésus
Simultanéité du jugement et du reniement selon Jean 18,
Jésus devant Anne Duccio
1308 tempera sur bois Maestà Sienne
Bening Simon C. 1525-30 Tempera and gold on parchment J. Paul Getty Museum, Los Angeles
On retrouve tous les éléments : servante, feu , soldats, coq, Jésus que la servante rapproche de Pierre par son geste
Regard de Jésus dans l’évangile selon Luc 22,61 « le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : « Avant que le coq ait chanté aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois. »
Noêl Coypel 1717 Musée des Beaux-Arts, Rouen
Mise en scène dramatique : lumière –ténèbres ; torture- bien être ; Jésus est présent plus qu’il ne regarde
James Joseph Jacques Tissot (1836–1902) : le troisième reniement de Pierre : le regard de Jésus 1886 – 1894. Aquarelle et mine de plomb e sur papier vélin gris,
23 × 19,8 cm. New-York, Brooklyn Museum.
Même opposition lumière ombre, la servante désigne la faute comme le doigt de Dieu, Pierre voit Jésus qui le regarde
Les protagonistes Pierre servante, soldat
Une scène de genre ?
Theodore Rombouts (1597-1637) peintre anversois attention il y a un néerlandais Gilles 30-72 entre 1620 et 1630 Vienne, Collection du prince de Liechtenstein
abandon du feu , on trouve une simple scène de tricheurs , Pierre est marginal mais le rapprochement pose la question : qui triche vraiment ?
1 L’accusation scène large ou resserrée
Le Caravage (Michelangelo Merisi, 1571-1610) : Le reniement de Pierre. 1610. Huile sur toile, 94 x 125 cm. New York, Shickman Gallery.
Gros plan, double jeu des mains, la lumière valorise servante qui est la vérité ; Pierre vu comme déniant par ses mains mais aussi comme se reconnaissant pécheur par le regard
Gerrit van Honthorst (1590-1656) : le reniement de Saint Pierre. 1622-24. Huile sur toile, 111 x 149 cm. Minneapolis Institute of Fine Arts.
Très comparable mais moins ramassé, la servante est le centre, la lumière, la candeur, mouvement des mains et des regards mettent en valeur la dénégation, mais le visage de Pierre n’exprime que surprise
Rembrandt van Rijn (1606-1669) : le reniement de Saint Pierre ou Pierre dénonçant le Christ, , 1660. Huile sur toile, 154 x 169 cm. Rijksmuseum, Amsterdam.
Vue plongeante, pacification de la scène par les casques posés ; lumière cachée et centrale
Pierre apparaît en majesté serein, et plein d'assurance, mais à droite au fond on aperçoit Jésus entouré de gardes, et Jésus se retourne et nous regarde. C'est dans ce dédoublement de la scène entre Pierre illuminé et Jésus dans l'ombre, qu’apparaît vraiment la figure du reniement sur laquelle le Christ nous interroge.
2 La violence
Mattia Preti ( 1613 – 1699) dit aussi il Cavaliere Calabrese 122 x 172 cm Musée des Beaux-Arts de Carcassonne
Vue plongeante, centralité, violence du soldat avec épée prête, les mains accusent , celle de Pierre est signe d’abandon, mise en parallèle avec torture de Jésus, l’un cède l’autre résiste
Camillo Gavassetti Modène, 1596 ; Parme, 1630, huile entre 1600-25 ; 127 x 150 Musée des Beaux-Arts, Nantes
Bien loin du texte, violence extrême des soldats, la servante devient une femme dangereuse par son érotisme et qui pousse les soldats. Elle est une nouvelle Dalila, Pierre se protège comme Samson, or il est traditionnel de rapprocher Samson et le Christ, lui accepte l’épreuve, Pierre la refuse. Un peu compliqué
LES LARMES DE PIERRE
El Greco (1541-1614) 1580 Musée El Greco Tolède
Saint Pierre, les yeux baignés de larmes, est au désert comme tous les pénitents. Il se tourne vers le ciel.
À l'arrière-plan du tableau on voit le tombeau du Christ après la Résurrection, avec l'Ange assis sur son couvercle et une figure d'homme identifiable avec celle de saint Pierre lui-même après la visite de la sépulture vide (Luc, 24; Jean, 20). Ce qui montre que Pierre a été pardonné
Le thème des larmes de saint Pierre renforce le rapprochement émotionnel entre le fidèle et l’image. Il est exploité par les théologiens et moralistes de la Contre-Réforme comme un élément de proximité envers les fidèles pour le sacrement de pénitence.
Georges de la Tour (1593–1652) : Les larmes de saint Pierre . 1645. Huile sur toile, 114 × 95 cm. Cleveland, Museum of art.
le cadrage est très serré: saint Pierre occupe presque tout l'espace du tableau, il est à l'étroit, comme prisonnier de l'angoisse qui le sert. Georges de La Tour insiste sur son dénuement. Irving Lavin voit aussi dans ce coq une caricature de saint Pierre: tous les deux de profil, ils ont la même forme de tête. saint Pierre est assimilé à l'homme pécheur, le coq ayant une connotation très négative.
Son regard, qui sort du tableau, semble fixer quelque chose de surnaturel que le peintre matérialise par une douce clarté. Cette lumière est surnaturelle, c'est celle de la miséricorde de Dieu: pour avoir avoué et regretté sa faute, Pierre ser
a pardonné
Jusepe de Ribera 1588 -1652 coll privée 63 x 50 cm
Pierre invite le spectateur à la pénitence
Gérard Seghers Flandres 1624-29 Louvre
Méditation et abaissement
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Juan Bautista Maíno (1581-1649) Les larmes de saint Pierre Huile sur toile - 141 x 109 cm
Collection particulière
L’abaissement est très fort
Le coq triomphant écrase Pierre qui se tient la tête