La scène est racontée par les évangélistes : Mt 26, 47-56 ; Mc 14, 43-52 ; Lc 22, 47-53 ; Jn 18, 1-11
L’Arrestation du Christ au Jardin des Oliviers comporte un certains nombres de sous-scènes :
le jardin, la nuit, les Juifs et le baiser de Judas, les soldats et la violence, Pierre coupant l’oreille du serviteur
GIOTTO Le baiser de Judas; ; 1304-06 fresque ; Chapelle des Scrovegni ; Padoue
L’ensemble peut paraître statique mais ce sont les masses colorées qui rythment le mouvement, alors que les personnages forment un bloc rectangulaire
Fra Angelico, L’arrestation du Christ; C. 1450 fresque ; Museo di San Marco, Florence
2 scènes connues au MA disparaissent ensuite
L’oreille recollée par Jésus ; Guillaume de Digulleville ; enluminure vers 1400Paris - Bibl. de l'Institut de France - ms. 0009 f. 001-078v
Les soldats renversés Marseille - BM - ms. 0089 XVe soldats à terre selon Jean 18, 6, une vraie théophanie quand Jésus dit « c’est moi » c'est-à-dire « je Suis » comme lors de la révélation à Moïse
LA VIOLENCE DE L’ARRESTATION souligne l’attitude de Jésus
ALTDORFER, Albrecht L’arrestation du Christ;; 1509-16 huile sur bois ; Augustiner Chorherrenstift, abbaye St. Florian près de Linz
une vue plongeante , lumière étrange donnée par les reflets
masse anonyme noire et brillante et quelques personnages colorés mais Christ marginalisé. Le baiser a eu lieu, l’oreille été coupée, et c’est le serviteur qui est au 1er plan, est il le dernier miraculé du Christ (oreille recollée selon Luc) ou est ce lui qui voit l’avenir ?
Giuseppe CESARI, dit Le Cavalier d’Arpin, L’Arrestation du Christ (détail) – vers 1596-1597 – Huile sur toile – Galerie Borghese, ROME
Jésus est au centre, ses vêtements rouge et bleu, entouré des soldats qui viennent le capturer.
Pas de baiser de Judas, extrême violence de Pierre, et présence de l’homme nu selon Marc qui fuit la violence
Solitude du Christ au milieu de cette foule d’une rare violence, il est extérieur à la scène qu’il domine
A droite Judas qui s’enfuit sur la droite, avec le manteau jaune et le visage dans l’ombre, il tourne le dos (dans tous les sens du terme) à celui qui fut son Maître.
A gauche référence à Marc : « Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour tout vêtement qu’un drap. On essaya de l’arrêter. Mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu » (Mc 14,51-52).
Giovanni Battista Castello dit Il Bergamasco (vers 1500/1509-1569), La capture du Christ ; 245 x 300 cm Gênes, Musei di Strada Nuova
titre évocateur, une vraie saisie, annonce des flagellations
double violence des soldats et de Pierre face à la victime Jésus
douceur des couleurs s’oppose à violence gestuelle
DÜRER, Albrecht Betrayal of Christ (No. 3) 1508 Engraving, 118 x 75 mm
Metropolitan Museum of Art, New York
Violence extrême de Pierre, opposition avec le couple Jésus Judas et corde qui est au dessus de la tête de Jésus : violence physique d’une réaction, contre violence morale de la trahison ?
LE BAISER DE JUDAS
Le baiser de Judas est le centre de la scène. Chez les Juifs on baise la main du maître,en signe de respect
en chrétienté on « baise » beaucoup: les pieds, les anneaux, l’autel (baisement) les reliques… toujours signe de respect affection et soumission c’est pourquoi ce baiser est scandaleux il signifie soumission et affection et est trahison
Enluminures : baiser de Judas an 1100 Paris - Bibl. Mazarine - ms. 0364 et baiser de l’hommage 1400 la différence au niveau des mains
Giotto 1305 sur la bouche comme au MA le baiser de l’hommage du vassal à son seigneur,
FRANCESCO CAIRO Le baiser de Judas. Peinture de (1607-1665). Museo Diocesano di Milano.
Très vite (16e) le baiser entre humains prend signification sexuelle (surtout le verge) sauf en Russie d’où le remplacement par embrassade, accolade
L’arrestation du Christ; CARAVAGE ; C. 1598 huile sur toile ; Huile sur
toile, 134 cm x 170 cm National Gallery of Ireland, Dublin
Thomas COUTURE Le baiser de Judas;; huile sur toile ; collection privée
Au 19e attitudes convenues du Christ et des Juifs , Judas embrasse par derrière !
JUDAS ET JESUS
L’arrestation du Christ; CARAVAGE ; C. 1598 huile sur toile ; Huile sur toile, 134 cm x 170 cm National Gallery of Ireland, Dublin
L’histoire de ce tableau : il fallut attendre l’année 1990 pour que ce tableau, commandé par la famille Mattei, soit retrouvé et identifié dans la maison des Jésuites de Leeson Street à Dublin.
Jésus, personnage principal, est placé sur l'extrémité gauche de la toile, comme repoussé par ceux qui viennent le capturer et par Judas
Contrastes émotionnels :
La juxtaposition de ces deux têtes qu'unit le pan de vêtement rouge ; contraste entre la soumission du Christ, son immobilité, le jeu de ses mains qui montre sa soumission et la brutalité, l'agitation du groupe qui l'entoure. Attitudes des figures placées aux extrémités de la toile : Terrorisé, un jeune homme s’enfuit en criant et en levant les bras vers le ciel. Son manteau qui, selon le passage des écrits de Marc et de Luc, lui a été arraché, est justement celui qui unit Jésus et Judas et oppose mouvement de peur et sérénité de Jésus A droite un homme vêtu d’un manteau bleu et rouge tenant une lanterne à bout de bras, suit les soldats, il s’agit d’un autoportrait de l’artiste
LE GUERCHIN La trahison de Judas ;C. 1621 huile sur toile ; National Gallery, Londres
Jésus essaie de regarder Judas dont le regard fuit vers le haut, vers la corde future couronne d’épines comme chez Durer.
Proposition de pardon de Jésus à Judas ?
Arcabas né 1926
polyptique Passion – Résurrection
Un temps préssenti pour orner la cathédrale de Bruxelles, le polyptyque "Passion-Résurrection" malheureusement trop grand, sera installé définitivement au lieu de pèlerinage de Montaigu (Scherpenheuvel), près de Louvain, en Belgique.
Matière : Huile sur toile, or fin 24 cts, bois
Dimensions : Longueur totale 18,22 m / hauteur 2,20 m 8 panneaux
Baiser de Judas mais aussi des yeux qui regardent vers Jésus et vers le ciel. Le baiser est matérialisé par de l’or qui chez le peintre est signe de grâce divine. A la question "Croyez-vous que Judas soit sauvé" le peintre répondra que cela fait partie de son espérance.